BakBone (www.bakbone.com | OTC:BKBO), un des rares derniers éditeurs de backup, passe à la trappe. Pour seulement 55M$, ridicule et inférieur aux 61,9M$ de revenu pour la fiscale 2010 mais 5 fois supérieur à la capitalisation boursière de 10M$, Quest Software (www.quest.com | NASD:QSFT) se paie BakBone et hérite donc d'une très bonne solution de protection de données. Notons quand même que Quest doit éponger certaines dettes de BakBone. A 2 doigts de la banqueroute sans capacité à lever de nouveaux capitaux ou d'inviter de gros investisseurs, BakBone n'avait pas le choix, cette acquisition illustre parfaitement son état fragile et défaillant, et ce que je raconte depuis pas mal de mois. La sortie est toutefois honorable, les faucons rôdent pour faire des affaires et certains sont toujours à l'affût de ce type de scénario et de proie, tout n'est pas perdu pour tout le monde, surtout quand le produit est bon. Dommage, voilà à quoi mènent une structure et une enveloppe de management inadéquate. Et pourtant, BakBone s'est offert au cours du temps quelques belles technologies comme Asempra ou ConstantData, et avait anticipé et bien répondu aux exigences des nouvelles infrastructures mais n'avait jamais pu bâtir une équipe efficace pour se transformer en success story. L'opérationnel était coûteux et la société comptait 238 personnes au dernier pointage projetant un ratio de revenu à 250000M$ par employé, pas si mal, mais un opérationnel à 70M$ soit des pertes qui ne pouvaient visiblement plus être assumées. BakBone est finalement l'histoire d'un gâchis. Maintenant s'ouvre une nouvelle ère chez un éditeur à large portefeuille de solutions autour du Data Management, de l'environnement Microsoft et virtuel. Quest pèse de l'ordre de 700M$ de revenu annuel ce qui en fait un acteur de poids significatif.
Que va devenir la technologie BakBone ? Quest devrait l'intégrer la partie CDP, déduplication et réplication à ces solutions orientées bases de données et environnements virtuels comme vRanger issu du rachat de Vizioncore. On a hâte de voir cette apport technologique qui devrait secouer le marché et les autres acteurs du monde virtuel comme Veeam ou PHD Virtual entre autres.
Satisfait encore une fois d'avoir anticipé ce mouvement même si j'avais volontairement surévalué le prix à 100M$ minimum qui finalement, dettes intégrées, ne doit pas être loin du prix payé par Quest. Et puis, j'aime bien ce produit auquel je reconnais quelques belles qualités. A qui le tour maintenant, il reste peu d'acteurs de protection de données indépendants dits pure players et le marché n'en veut plus car la réponse est trop étroite. Disons que si ces acteurs ne se tournent pas assez vite vers la déclinaison appliance et cloud de leur offre, leur espérance de vie est limitée. C'est peut-être de bonne augure pour certains... une acquisition doit être vue comme une étape positive, c'est souvent une très bonne stratégie de sortie. De quoi confirmer la seule réalité qui vaille: "Le marché à toujours raison !!" et mes opinions d'observateur indépendant fin connaisseur de cette industrie même si certains, aveuglés par leur appartenance et leur relation employé/employeur, n'arrivent pas à se rendre à l'évidence et à la réalité.
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