Atempo devient Américain
Atempo (www.atempo.com), l'une de nos rares fiertés logicielles Françaises, passera Noël en Floride, veinard. En effet, ASG (www.asg.com), éditeur de plusieurs solutions de gestion IT, met la main sur Atempo pour une "poignée de dollars" comme on dit là-bas. Les 2 sociétés étant privées, le montant de la transaction n'est pas communiquée mais nous avons quelques idées là-dessus, si vous me cherchez je vous donnerai quelques indications... Dommage, Atempo avait su étoffer sa gamme avec une offre de backup pertinente notamment depuis l'arrivée de Storactive et sa déclinaison CDP et plus récemment avec l'Archivage très orienté marché vertical spécifiquement pour les médias et broadcast. C'est décevant mais plutôt réaliste pour Atempo qui souffrait sur le marché. Time Navigator représentait toujours la majorité de ses ventes mais le backup n'est plus un marché porteur de part la consolidation des acteurs. Certains voudront argumenter que le backup est en croissance, regardons bien de quoi il s'agit en tant que définition, si c'est pour intégrer des fonctions non backup comme le snapshot par exemple, on n'a pas fini et on y met tous les acteurs de snapshot, de RAID et donc de baies de disques, idem pour la réplication... En un mot, on ne parle plus de backup mais de Protection de Données, c'est bien ce que les utilisateurs cherchent. Etre un pure player de backup n'est plus guère viable, quels sont d'ailleurs les fournisseurs indépendants qui restent sur ce segment en tant qu'acteurs spécialisés ? Arkeia et Synerway, nos 2 français, peut-être même si leur solution a largmeent évolué, R1Soft, Cofio, i365, Asigra, Novastor, Unitrends... et Commvault, le grand vainqueur de cette dilution. Je ne cite même pas BakBone disparu dans le tourbillon Quest, ni les autres éditeurs déjà aux mains de gros faiseurs plus complets et globaux. C'est aussi l'effet du backup en ligne, du Cloud et, comme déjà dit, des mécanismes de protection de données toutes orientés disques implicites et intégrés qui convergent tous: réplication, snapshot ou CDP, pour nous faire plaisir... L'acquisition d'Atempo confirme ce que nous pressentions il y a quelques mois car les échos du marché indiquaient une vraie difficulté à franchir une barrière financière. Atempo continuait à avoir une large équipe donc une masse salariale importante et la dernière levée de 22M$ en 2007 avait fondu au soleil rapidement. On se souvient de l'acquisition de la société espagnole Lighthouse Technologies début 2008 qui s'était révélée une coquille vide. Qualifiée de zombie en raison de son statut ni cotée ou leader à la rentabilité délicate malgré une longue existence, Atempo a toujours tenté d'afficher son indépendance. Mais tout ça a un prix et doit s'arrêter un jour. Le départ récent de Mark Sutter, CTO ces dernières années, et la nomination de Mark Wall, en tant que CEO le 6 octobre dernier, semblent avoir tout accéléré et révélé aux grands jours les tractations et la futur de l'éditeur. Car ne nous y trompons pas, Atempo avait besoin de cash mais qui voulait en remettre ? visiblement personne sauf acquérir l'entreprise. Un autre tour ? Wow !! pour une société créée le 27/12/1991, bientôt 20 ans - bravo Messieurs - c'est plutôt hors sujet. Quels différentiateurs ? l'expérience surément mais peu d'IP attractive. La base installée ? 4500 clients est toujours une bonne affaire pour opter pour une stratégie incrémentale, la preuve ASG ne s'y trompe pas. L'équipe R&D ? oui, certainement, Atempo possède de vrais talents qui ont su au fil des années développer de vraies solutions d'entreprise avec des produits reconnus et appréciés. En 2010, la société a réalisé 32M€ et en 2009 30M€ pour un effectif de 170 et 159 respectivement, établissant un meilleur ratio en 2010 à plus de 200k€/employé mais un résultat net de juste 315k€ soit un résultat net inférieur à 1% du CA ! Atempo demeure une belle aventure Française, on suivra bien sûr la technologie adoptée et redéployée chez ASG au travers de nouvelles extensions ou solutions. C'est aussi une bonne nouvelle pour les autres fournisseurs qui peuvent surfer sur le doute que cela peut créer, on verra bien, un autre point qui confirme que 2012 sera intéressant.
1 commentaires:
Tout le cash a été absorbé ces dernières années par une volonté d'exister sur le marché Américain, ce qui s'est révélé un échec cuisant.
Merci à M. De Salabery pour son flair légendaire...
Mais rassurons nous, il se sera bien gavé pendant sa dizaine d'année au sein de la société..
Messieurs de chez ASG, vous savez c e qu'il vous reste à faire... Bye Bye Fabrice...
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